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La Lettre du réseau : Amicial : « Notre métier, il est magique ! »

CCAS, Croix-Rouge, Amicial… Au total, Isabelle Jouval est intervenante à domicile depuis 24 ans. C’est peu dire qu’elle connaît ce métier dans ses moindres détails.

Elle s’est découvert un intérêt à prendre soin des personnes âgées, mais surtout de leur rendre visite chez elles. « J’aime le contact au domicile. On prend plus de temps avec la personne. On est souvent là entre 1 et 4 heures et on n’est vraiment là que pour eux. » Aide à la toilette, au lever, passage aux toilettes, change de protection, aide aux repas, entretien du logement, linge, sorties, aide aux tâches administratives, prise de rendez-vous… la variété des tâches assurées impressionne par la polyvalence qu’elle requiert.

Aujourd’hui, Isabelle Jouval comprend le manque d’attractivité du métier. « Ce sont des tâches fatigantes, difficiles à accomplir, avec quelque part, la responsabilité de la vie d’une personne entre vos mains. On accompagne la fin de vie, psychologiquement ce n’est pas comme s’occuper des enfants. Il y a aussi le fait d’utiliser son propre véhicule, les jeunes peuvent avoir peur d’être en panne. Et enfin le salaire, un SMIC pas forcément à temps plein, ça représente aussi un frein. On peut comprendre que les jeunes préfèrent être caissière. »

Pour autant, la professionnelle de 43 ans ne regrette pas son choix.  » C’est beaucoup présenté comme un emploi de femme de ménage, mais dans la réalité, ça n’est pas du tout ça. Notre métier, il est magique ! On apprend, on vit avec les gens, ils se confient… Je passe plus de temps avec certains qu’avec mon mari. » Isabelle Jouval cite l’exemple d’une dame décédée en janvier dernier, qu’elle accompagnait depuis 20 ans à son domicile.

L’habitante de Pertuis (Vaucluse) apprécie la variété offerte par son métier. « On ne trie pas la salade dans une usine ! Il faut savoir s’adapter à chacun, les gens ont besoin de nous… et pas l’inverse. Donc, c’est important aussi d’arriver de bonne humeur ».

Une journée bien remplie !

Isabelle Jouval a accepté de nous dévoiler une journée-type de son quotidien d’intervenante à domicile.

6 h. Lever

7 h. Arrivée au domicile d’une première bénéficiaire. Lever, passage aux toilettes, petit-déjeuner, mise au fauteuil, ramassage du linge étendu la veille, réfection du lit, entretien des sanitaires, de la salle de bains, vaisselle, gestion des poubelles.

8 h. Après 15 km en voiture, arrivée chez une autre bénéficiaire, alitée, qu’il faut lever. Toilette, change de protection, mise au fauteuil, préparation du petit-déjeuner, service, réfection du lit, ouverture des volets, lancement d’une machine, vaisselle, gestion des poubelles.

9 h. Sept kilomètres plus loin, sortie du chien d’un bénéficiaire, débarrassage de la vaisselle, réfection du lit, passage de l’aspirateur, poussières, serpillière, relève du courrier, gestion des poubelles, promenade dans le quartier avec déambulateur, nouvelle sortie du chien

11 h. A nouveau 7 kilomètres en voiture, et arrivée chez une autre personne. Toilettes, mise au fauteuil, service du repas, étendage du linge, débarrassage, préparation du repas du soir.

(Pause d’une heure)

14 h. Elaboration d’une liste de commissions, sous la dictée d’un bénéficiaire, puis gestion des courses.

16 h. 8 km de route après, retour chez la bénéficiaire vue le matin, préparation du goûter, passage aux toilettes, changement de protection, mise au fauteuil, goûter, prise du café ensemble, discussions.

17 h. Fin de la journée.

L’équipe autonome, ça change tout !

Chez Amicial, Isabelle Jouval a la particularité de travailler au sein d’une équipe autonome, une organisation qui fait l’objet d’une expérimentation de 2 années, dont la première s’achève. Mais de quoi s’agit-il ?

« Nous sommes 5 salariées à travailler ensemble et nous faisons nos propres plannings, explique l’intervenante. Pour moi, c’est gagnant-gagnant. Nous parvenons à réaliser toutes les heures de nos bénéficiaires, avec moins de fatigue, moins de stress. Concrètement, nous avons un groupe Whatsapp et nous savons nous organiser rapidement lorsqu’une salariée est malade, par exemple, pour la remplacer. C’est l’avenir ! »

Rationnaliser son planning par rapport à ses contraintes personnelles, et avoir une idée de son emploi du temps un peu plus à l’avance, voilà des arguments qui auront leur rôle à jouer sur le plan de l’attractivité.