mardi 19 octobre 2021
UNE SECONDE VIE “ STREET ART “
Dix jeunes issus de deux SESSAD ont revalorisé de vieux instruments. Un projet qui répond à de nombreux enjeux de l’accompagnement.
En 2019, Mathieu Galante a eu le coup de foudre en découvrant un cimetière ! Rien de sordide pourtant : la scène se passe au conservatoire de Vaulx-en-Velin et les vénérables endormis sont des instruments de musique inutilisables.
L’idée est immédiate chez l’ancien étudiant en arts appliqués et communication visuelle. L’éducateur du Sessad Georges Seguin de la même ville monte un projet de revalorisation de ces instruments.
La recette ?
Ce sera le Street Art, c’est-à-dire des bombes de peinture, des pochoirs iconiques, mais surtout l’implication de dix jeunes suivis par son service et par le Sessad à visée professionnelle de Lyon.
Donner une nouvelle vie aux instruments, ça nous a permis de découvrir le monde de l’art.
Nabil Caillat, Sessad Georges Seguin
Un hangar de 250 m2 bientôt réhabilité
Avec les éducateurs Amaury Boriasse et Caroline Autant, mais aussi le concours de Poter, un street artiste lyonnais, ce projet qui a fêté ses 2 ans bénéficie d’un résultat très qualitatif. Les instruments retrouvent une vie marquée par un look art-déco et un hommage esthétique à Dali, Nina Simone, Bob Marley… Ils ont fait l’objet de plusieurs expositions.
Ce projet est au carrefour de très nombreux enjeux pour les jeunes, s’enthousiasme Mathieu Galante. Ça réunit la musique, le travail manuel, ils découvrent Poter, l’auteur d’une fresque devant laquelle ils passent tous les jours… Le Street Art, qui les avait amenés à embellir les locaux du Sessad, répond aussi aux énormes problèmes d’identité qu’on peut rencontrer chez certains jeunes.
On peut ajouter que le fait de récupérer les instruments permet de s’affranchir en partie de l’éternelle contrainte budgétaire.
Mathieu Galante réfléchit à l’intérêt de monter une structure dédiée à ce type de projets, afin de former d’autres éducateurs et développer des partenariats extérieurs.
Enfin, l’éducateur et ses collègues travaillent à la réhabilitation d’un hangar de 250 m2 pour y accueillir des jeunes en atelier et des street artistes.
A priori, la déco devrait valoir le coup d’œil !