Les jeunes du Centre Robert Doisneau à la rencontre du cinéma

Les jeunes accueillis au sein de l’IME du Centre Robert Doisneau (75) découvrent depuis novembre 2020 l’univers du cinéma à travers diverses interventions de médiation artistique.

Mathis, Massinissa, Mouloud ou Jegurtha ont embarqué dans l’aventure proposée par l’artiste Benjamin Hameury, dont l’expérience dans le processus de réalisation de films et sa sensibilité l’ont amené à se former à l’art thérapie et à la transmission de sa passion et de ses techniques à de jeunes publics en situation de handicap psychique.

Au long des 50h d’ateliers, les participants sont initiés à l’image et à la prise de son, à l’écriture de scénarios, mais aussi aux techniques de tournage et de montage. De quoi réaliser des observations photographiques de lieux et l’écriture de mini-récits à partir des lieux explorés, de découvrir le micro et expérimenter la voix off, de prendre la casquette de réalisateur.trice, de cadreur.se ou de comédien.ne, et de toucher à la technique du « storyboard ».

Les thèmes des séances varient et peuvent raconter un lieu, un instant ou encore s’articuler autour de l’histoire de chacun. Une manière ludique pour tous de développer son imaginaire tout en travaillant la socialisation par la collaboration en groupe.

Les jeunes font preuve d’une solidarité étonnante dès qu’ils brandissent le micro ou orientent la caméra vers eux-mêmes ou les autres. Il s’agit alors d’un différent type de relation : il s’agit de s’écouter et de (se) raconter. L’autre devient un potentiel personnage, le récit démarre et prend des détours à chaque instant : ils explorent l’internat à la recherche d’histoires, ou bien en prenant appui sur des objets, photos etc.

Benjamin Hameury, artiste vidéaste

Fruit de ces séquences, un court-métrage est en cours de montage, basé sur un atelier mené au mois de mars. A partir de photos, les jeunes se sont prêtés au jeu pour imaginer une histoire les reliant toutes entre elles : en sont ressorties des idées incroyables, rocambolesques à souhait, très drôles, pleines de rebondissements inattendus. Mathis, jeune non-verbal, explore le matériel image/son, tout particulièrement fasciné par le micro : il explore la pièce, il tourne autour des autres…

Le travail que je mène à l’IME est d’une nature  subtile, sinueuse. Je dois perpétuellement renouveler mon rapport au monde à travers les yeux de Mathis, Massi, Jego et Mouloud, et arpenter un univers différent, fascinant, dont je deviens malgré moi l’initiateur et bien souvent le spectateur émerveillé.

Benjamin Hameury, artiste vidéaste

Pour finir, les personnes traversant chacun des étapes du Centre Robert Doisneau sont également invitées à rejoindre le groupe de l’IME à travers d’autres interventions mettant l’image à l’honneur, telles que des projections / ciné-débats.